Pourquoi suis-je authentiquement Libéral ?

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Article inspiré du livre Libéralisme de Pascal Salin chapitre “Les deux libéralismes” développant les idées du penseur libéral Frédéric Bastiat.

Dans cet article, nous défendons le libéralisme dans sa vision la plus pure telle qu’elle fut proposée par ses premiers penseurs. L’enjeu sera de promouvoir une vision philosophique, sincère et accessible des idées libérales, en opposition a sa version opportuniste et complexe répandue aujourd’hui.

Il est courant d’entendre l’homme de la rue qualifier péjorativement ses dirigeants d’ultralibéraux. C’est en réalité tout le contraire, et c’est bien cela le souci.

Voyons comment la perception du libéralisme a été détournée, y compris par les personnes s’en revendiquant.

L’opposition entre Libéralisme philosophique et utilitariste :

1. Le Libéralisme philosophique (originel) :

Le libéralisme est une école de pensée qui place la liberté de l’individu au premier plan de ses considérations. Le raisonnement utilisé est avant tout philosophique avant de s’appliquer à l’économie.

La première question que se pose un authentique libéral est de savoir si les libertés individuelles de l’individu sont respectées. Il ne s’intéresse pas aux bénéfices qu’il va pouvoir tirer d’une situation pour orienter son raisonnement. La protection du droit de propriété figure parmi ses priorités. C’est pour protéger ce droit qu’un libéral va défendre le libre échange par exemple. Un individu qui a travaillé dur (ou non) pour épargner, doit pouvoir disposer du fruit de son travail librement en l’allouant aux dépenses de son choix. Et personne n’a à en redire, si ce n’est le marché composé de la somme des intérêts individuels.

Cette citation de Frédéric Bastiat l’illustre très bien : “L’échange est un droit naturel comme la propriété. Tout citoyen, qui a créé ou acquis un produit, doit avoir l’option ou de l’appliquer immédiatement à son usage, ou de le céder à quiconque, sur la surface du globe, consent à lui donner en échange l’objet de ses désirs. Le priver de cette faculté, quand il n’en fait aucun usage contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, et uniquement pour satisfaire la convenance d’un autre citoyen, c’est légitimer une spoliation, c’est blesser la loi de la justice.” (“Déclaration de l’Association pour la liberté des échanges”).

L’instauration de droits de douane ou de mesures visant à pénaliser les importations impacterait, par exemple, directement le droit de propriété qu’un individu a sur son épargne, en l’empêchant de l’allouer correctement. Cet individu serait contraint de consommer un produit local peut être moins adapté à sa situation et ses désirs personnels (un admirateur des voitures Tesla ayant épargné sur plusieurs années ne voudra pas d’une Renault par patriotisme, si belle soit-elle). En plus de limiter les choix des individus, cette mesure maintiendrait les entreprises nationales dans une situation de confort artificiel, limitant leur besoin d’innover, de s’aligner sur les prix et donc d’avoir des exportations concurrentielles. Comme vous pourrez le remarquer, nous avons ici évoqué les avantages économiques en second plan et c’est tout ce qui fait la différence avec les libéraux opportunistes.

2. Le Libéralisme utilitariste (opportuniste) :

Le libéral utilitariste adapte, lui, un raisonnement libéral en fonction de ses convictions personnelles et de l’avantage qu’il va pouvoir en tirer dans une situation donnée. Cette façon de construire son raisonnement peut l’amener à adopter un raisonnement tantôt libéral sur un sujet, tantôt socialiste sur un autre. Le libéralisme opportuniste, malheureusement le plus répandu de nos jours, peut amener à des situations contre-productives. Prenons l’exemple d’un touriste européen : d’un côté ce dernier jouit d’un voyage extrêmement simplifié grâce à l’instauration de l’espace Schengen. Il s’agit d’une mesure unique au monde permettant aux citoyens européens de se déplacer facilement au sein de frontières unifiées. D’un autre côté, ce voyageur se voit pénalisé par toute une série de taxes sur le trafic aérien et routier, visant à le dissuader de se déplacer. Nous avons supprimé les postes de douane et les visas d’une main tout en augmentant les taxes sur l’essence, le kérosène et les vols courts de l’autre. C’est-à-dire que nous avons milité pour la libre circulation des personnes, tout en militant le lendemain pour réduire ces libertés au nom de la défense de l’environnement. Quelle est la logique ?

Le Libéral authentique est-il extrémiste ?

En nous écoutant promouvoir un libéralisme authentique vous pourriez vous demander si nous ne sommes pas un peu extrémistes ? N’y aurait-il pas des situations dans lesquelles il vaudrait mieux mettre de côté ses convictions libérales, au profit d’un peu d’interventionnisme bien placé ? Les libéraux sont convaincus du contraire et essaient de nous le prouver au travers d’un exemple que l’on penserait intuitivement en leur défaveur :

Imaginons que tous les pays frontaliers à la France décident de taxer ses exportations à hauteur de 60%. La France aurait-elle intérêt à s’aligner en taxant les importations de ces pays à hauteur de 60% également ? La réponse des libéraux authentiques est non. L’économiste Frédéric Bastiat prend alors l’exemple de la ville de Stulta qui déciderait soudainement de restreindre les importations en provenance de la ville de Puera afin de ne pas se faire inonder par ses marchandises. Voici la phrase qu’il fait dire à un vieillard de Puera “Les obstacles créés par Stulta, nuisent à nos ventes, c’est un malheur. Ceux que nous avons créés nous-mêmes nuisent à nos achats et c’est un malheur. Nous ne pouvons rien sur le premier, mais le second dépend de nous. Délivrons-nous au moins de l’un, puisque nous ne pouvons pas nous défaire des deux. Supprimons nos restrictions sans exiger que Stulta en fasse autant. Un jour sans doute, elle apprendra à mieux faire ses comptes.” (Réciprocité, Sophismes économiques).

Si cet article a éveillé votre curiosité, nous vous recommandons vivement la lecture du livre Libéralisme de Pascal Salin aux éditions Odile Jacob (29.90 €).

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Un commentaire sur “Pourquoi suis-je authentiquement Libéral ?

  1. Henri says:

    Article très intéressant. Il a éveillé ma curiosité sur ce sujet. J’ai bien envie de lire le livre de Pascal Salin.

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