Similarités et Différences entre les Crises de 1979 et de 2022.

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Notre article est le fruit d’une discussion entre Jacques de Larosière et Pierre-Louis de Choose-Bitcoin.com. Nous avons retrouvé un article paru dans le figaro le 3 octobre 1979, et nous nous sommes amusés à analyser les similitudes et les différences entre la crise de 1979 et celle que nous vivons aujourd’hui. L’article du Figaro parlait de la crise du 1979 en citant Jacques de Larosière, à l’époque directeur du FMI. Et autant vous dire que le « Pessimisme du Directeur du FMI » titré par le journal, n’a jamais autant été d’actualité !

Les Similarités entre les crises de 1979 et 2022 :

  • Augmentation très forte du prix du pétrole.
  • Très forte inflation.

Le deuxième choc pétrolier a multiplié le prix du pétrole par 2,7 de 1978 à 1981. Il est important de noter que cette augmentation était plus importante à l’époque qu’aujourd’hui.

Les Différences majeures entre 1979 et 2022 :

  • L’article du Figaro de l’époque était alarmiste. Il titrait en couverture : « Désordre monétaire, inflation, pessimisme », puis dans son dossier économie « Pessimisme du directeur du FMI ». Aujourd’hui, ni les journaux ni les hommes politiques n’oseraient crier à l’inflation. Nous sommes passés d’un discours alarmiste à un discours rassurant. Les dirigeants préfèrent nier l’inflation ou affirmer que celle-ci est provisoire et va diminuer.
  • Jacques de Larosière conseillait à l’époque de répercuter toute la hausse du prix du pétrole sur les consommateurs. Aujourd’hui, nous subventionnons directement les particuliers contre chaque hausse des prix (chèque inflation, blocage des prix…). Ces subventions sont octroyées en créant de la dette improductive.
  • En 1979, le système était composé de pays qui se sentaient responsables, dans une certaine mesure, de la monnaie qu’ils émettaient. On ne voulait pas voir la monnaie fondre.
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Le directeur du Fonds monétaire, le français Jacques de Larosière, a quant à lui, stigmatisé le mal profond et pernicieux de l’inflation.

Le relèvement des prix du pétrole intervenu en 1979 devra être répercuté « intégralement » sur les consommateurs, a-t-il estimé. Parlant « au nom du réalisme », M. de Larosière a ajouté qu’il en résulterait une réduction des revenus réels et des niveaux de vie. Les conséquences sur la hausse des prix pourront, selon lui, être atténués par la politique des revenus, en excluant notamment les prix du pétrole des mécanismes d’indexation des salaires. Prévoyant une « phase très difficile » pour l’économie mondiale, M. de Larosière, a souligné que l’ensemble du système de production des échanges était menacé par l’inflation, « qui retrouve les rythmes intolérables de 1975 ». Il a reconnu la difficulté pour les gouvernements de lutter contre ce mal « profond et pernicieux », en raison de la récente hausse de 60% des prix du pétrole et de la récession naissante aux États-Unis. Il les a cependant invités à plus de détermination dans leur politique monétaire et budgétaire afin de « rétablir la confiance ».

Extrait de l’article Pessimisme du directeur du FMI du Figaro du 3 octobre 1979.

Analyse de Jacques de Larosière, 40 ans après :

La lecture du Figaro montre que le modèle a complètement changé en 40 ans. En pire bien évidement, car il génère des crises que l’on refuse de traiter à la racine. Nous anesthésions la douleur avec de l’endettement et ne faisons qu’aggraver la situation.

La hausse pétrolière était beaucoup plus importante à l’époque qu’aujourd’hui, mais on souhaitait la répercuter intégralement sur le consommateur.

Les subventions d’aujourd’hui sont inutiles, car elles financent des choses non productives. Cela revient à créer de la mauvaise dette que l’on ne sera pas en mesure de rembourser. Nous créons un cercle vicieux qui alimente l’inflation, au détriment des consommateurs les plus précaires.

Les DTS : Une alternative monétaire internationale au Dollar :

Dans un autre article de la même page, le Figaro abordait également le sujet des DTS. En 1979, on proposait d’ouvrir un compte de substitution à tous les pays qui avaient des excès de dollars et souhaitaient les échanger contre des DTS (une créance sur le fonds monétaire international). Cela avait été créé pour stabiliser le système monétaire et gérer les excès de dollars, et permettait notamment :

  • D’éviter les ventes massives de dollars.
  • De lutter contre les guerres de monnaie.
  • D’offrir une alternative monétaire internationale sécurisée. 

Selon Jacques de Larosière, cette idée serait inenvisageable aujourd’hui, en l’absence de leadership « intelligent » de la part des USA. Biden refuserait immédiatement et se moquerait bien d’une telle proposition. Alors l’époque, on considérait cela comme diplomatiquement possible.

On considère de nos jours le système comme multilatéral, alors que dans les faits, il l’est beaucoup moins qu’à l’époque.

Les droits de tirages spéciaux (DTS), monnaie théorique qui représente un panier de devises dans lequel le dollar entre à 30% seulement, peuvent-ils devenir un important, voir le principal instrument de réserve du Système monétaire international ? C’est dans l’espoir lointain qu’il soit possible de répondre un jour par l’affirmative que le Fonds monétaire international, par l’intermédiaire de son comité intérimaire, vient d’approuver, à Belgrade, le projet de création d’un « compte de substitution », DTS contre dollar.

Extrait de l’article Projet de substitution du Dollar par les DTS approuvé du Figaro du 3 octobre 1979.
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